Si l'astrologie est pratiquée en Inde depuis plus de 1500 ans, ses racines sont sans doute deux fois plus anciennes. Elle est née de la fusion de deux grandes traditions : la science jyoti de la divine astronomie décrite dans les Purânas et le système astrologique inventé par les Grecs.
Les astrologies occidentale et indienne croient toutes deux au zodiaque et à l'influence des planètes sur les "signes". Les plus anciens textes astrologiques indiens, les Yâvana-jâkatas, montrent une forte influence grecque à laquelle se mêlent des éléments indigènes. Cette synthèse permit l'essor de la science et de l'astrologie indiennes. Les astrologues bénéficiaient de l'apport des deux traditions : comprenant que le modèle d'une terre plate ne pouvait rendre compte de certaines différences dans la position des étoiles en Inde et en Grèce, ils inventèrent un nouveau modèle, celui d'une terre sphérique.
Ce qui sépare les astrologies occidentale et indienne, c'est la mesure du passage du temps. Alors que l'occident emploie le systéme "tropical" pour coordonner le zodiaque et les rotations réelles des étoiles, l'Inde se fonde sur la position des étoiles dans le ciel, alors que le modèle occidental est un concept plus abstrait. Mais ses textes de référence datant du début de notre ère, l'astrologie indienne ne connaît que les cinq premières planètes du système solaire.
Muhurta est l'astrologie élective qui prévoit le moment adéquat pour commencer une entreprise.
Vivaha est l'astrologie nuptiale qui décide de la "légimité" d'un couple et de la période idéale pour le mariage. Dans les annonces matrimoniales des journaux indiens, les prétendants mentionnent souvent leur thème astrologique.
L'astronomie
Les jyotis (lumières ou corps célestes) furent d'abord étudiés dans les Védângas (commentaires des Védas) en 400 avant J.C. Comme l'ancienne astrologie occidentale, le jyoti était considéré comme une science incluant la philosophie, l'astronomie et les mathématiques.
Les premiers astronomes (ou jyotishas) tentèrent d'établir un calendrier religieux fondé sur le passage de la lune à travers des groupes de vingt-sept ou vingt-huit étoiles (les maisons lunaires) au cours d'un cycle apparemment mensuel. Confrontés aux mouvements irréguliers de la lune de mois en mois, les jyotishas s'efforcèrent de trouver un cycle plus long où le mouvement se répéterait exactement. C'est ainsi qu'ils découvrirent le cycle des dix-neuf années solaires.
Ces astrologues (qui étaient des prêtres brahmanes) utilisaient leur connaissance des étoiles afin de prévoir les périodes les plus favorables pour les sacrifices. Puisque le bien-être du royaume dépendait du parfait déroulement des rites, leur rôle était fondamental.
L'Atharva-Véda affirme :"Un roi sans astrologue est comme un enfant sans père."